500 ! ! !

Avouez qu’une élection présidentielle à cinquante candidats serait difficile à mener de front. J’imagine les obsédés du temps de parole enchaîner les crises cardiaques doublées de dépressions rien qu’à l’idée qu’une telle chose puisse arriver. Pire, les candidats les plus hauts placés feraient des scores à 5%, ce qui donne au final une légitimité assez basse, avouons-le. Il faut donc cyniquement éliminer les « petits candidats » avant le premier tour. Ayons tout d’abord  l’honnêteté de reconnaître qu’il existe bien des moyens d’écarter des concurrents avant même de se poser la question des 500 parrainages d’élus. Jean-Louis Borloo hier, Jean-pierre Chevênement aujourd’hui, et tant d’autres dont on parle moins…

Menaces, chantage, propositions de postes, carottes et bâtons sont autant d’armes dont on s’est tous servis pour lutter contre l’envahisseur d’autant plus parasite qu’il est petit. Tous ? Non, Lionel Jospin a en son temps refusé ces méthodes, mal lui en a pris. Mais se salir les mains a un coût électoral, il ne faudrait donc pas en abuser, d’où la règle des 500 élus qui doivent « valider » la candidature de celui qui aspire à en être le premier.

Dura lex sed lex, ceux la voient trop dure seraient les premiers à pester contre un nombre trop grand de candidats, ceux qui la trouvent trop laxiste crieraient au scandale en cas d’élection à  trois ou quatre prétendants. D’où cet équilibre qui fonctionne généralement.

Sauf que le FN est un cas particulier.

Sauf que les maires subissent une véritable pression d’un côté, un harcèlement de l’autre.

Sauf que dans ce système « monarchique républicain », l’élection présidentielle est le seul rendez-vous qui permet une orientation politique du pays.

Sauf qu’une démocratie qui ignore des opinions pour la seule raison qu’elles sont peu répandues est en danger.

Mais soyez rassuré, mes chers lecteurs, si je peux me permettre de peser le pour et le contre de cette technique d’élimination, c’est bien que ces 500 signatures ne sont pas un obstacle pour moi ! Vous pourrez suivre sans problèmes mes aventures politicomiques dans cet album qui sortira en Mars pour, en Avril, obéir à cette injonction qui tient tant du cri d’espoir que d’une plainte égosillonante :